Octobre pleure ses feuilles


 

Octobre pleure ses feuilles

J’ai frôlé les feuilles enlacées, déposés par le vent au passage,

Sous les pas émus par leur dernier éclat, leur silhouette pleurée, 

J’ai  traîné au cœur de ces pensées isolées, de brume affleurée,

Lors la lumière tourmentée des réverbères se courbe en glissage.

 

J’ai regardé l’éclair qui trouble les nues, déferlant leur sommeil,

Arpège des ombres sur l’aurore mouillée par les lueurs brisées,

Qui s’accrochent en moi, bruissant dans la noirceur pulvérisée,

Quand l’épaisse couche du vide glacé devance le lever du soleil.

 

Mon regard s’attarde sur le frisson de ces doigts, il fait si froid,

Il pleut toujours, crispant le sang devant l’antre de mon âme,

Où s’esquissent les parois du passé, d’une morsure en trame,   

Sur la trace effilochée des ans, vers l’horizon qui exhale l’effroi.

 

Le souvenir au bord des larmes et l’avenir au creux des doigts,

J’ai attendu seule ce jour. Tel l’air automnal rêvant de sérénité,

Les dernières feuilles valsent gracieusement vers l’éternité,

Dont la sève ambrée gémit sur mon corps dans un ultime émoi.

 

Sur les saisies des mots qui frissonnent dans des aveux vaincus,

Une vibration feutrée chute, du plus haute du ciel, en émissaire,

Vers mon cœur rompu, me souhaitant un Bon anniversaire !

Caresse du sort sur le visage obscurci d’un rêve ardemment conçu.

Liz