Pour un instant
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Dans ce silence troublé, le cœur trésaille,
Telle l’onde inquiète exilée sur la pierre,
Songeant à l’amour, traînant sous la paupière,
Dans cette douceur calme qui se recueille.
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Pour un instant, l’âme frôle l’azur pensif,
Au pied de l’aube où repose la rosée,
Où l’émoi du couchant et l’élan des pensées,
Tournoient, lentement, près de l’infini plaintif.
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Au fil du vent, au seuil du ciel frêle et profond,
Les souvenirs se sauvent dans leur corolle,
Qui soupire, nue et gercée, au fond des paroles,
Tombant goutte à goutte dans le berceau blond.
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Là, sous l’ombre rayée du lent frémissement,
Les sons mélodieux des fontaines nocturnes,
Voltigent, beauté enfiévrée mais taciturne,
Et puis glissent effleurant les tièdes serments.
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© Liz